Mes adversaires savent que je suis plutôt beau joueur. Aussi, je ne gâcherai en rien le plaisir de mes petits camarades de l’UMP puisque leur victoire s’annonce aussi sublime que totale. D’ailleurs une si belle démonstration de puissance fait naître en moi non seulement l’envie de lever mon verre à leur santé mais également un désir irrépressible de sucer un par un, tous les membres du futur groupe parlementaire UMP. Il est vrai que j’adore mordiller les clitoris et que le féminin présent dans la phrase précédente, se cachait dans le pluriel des membres. Désolé, messieurs mais mon hétérosexualité m’oblige. Bande de beaux gosses.
Cela étant, joyeusetés et fantasmes mises à part, deux trois trucs me chagrinent tout de même.
Tout d’abord, la courbure de vos bananes me pousse à croire que vous avez déjà oublié ou n’avez pas tiré les leçons du 21 avril 2002. À vrai dire, j’ai la désagréable impression que vous estimez le taux de participation record à cette présidentielle comme n’ayant pour seule origine, la beauté de vos yeux. Désolé mais non ! Si nous avons voté aussi massivement, c’est avant tout parce que le 21 avril 2002 nous a traumatisé au point de mettre entre parenthèses pour quelque temps notre déception quant aux modalités de la représentativité de nos « idées » dans ce pays.
Il est là le deuxième truc. Dans la crise de la représentativité, puisque crise il y a. Et s’il y a crise, c’est à mon humble avis, avis toutefois bien arrêté, parce que celle-ci n’existe pas vraiment. Nous avons beau être un peu cons, nous sentons bien que ce n’est pas normal du tout que 40 % de suffrages puissent donner droit à 80% de représentants. Tout comme, il ne nous apparaît pas comme normal qu’un certain nombre de courants de pensée politique ne trouvent pas d’expression à l’Assemblée. J’ai beau combattre les idées fasciste comme marxistes, il est anormal que le Front National ou que la Ligue Communiste Révolutionnaire ne donne pas à ce pays un certain nombre de députés compte tenu du nombre de leurs électeurs.
Ce n’est pas que je sois un partisan du bordel parlementaire à l’italienne mais quand même. D’ailleurs je ne suis pas plus un partisan de la bipolarisation simpliste ou d’une tripolarisation Droite-Centre-Gauche source d’alliances de circonstance motivés bien plus par des intérêts partisans que par ceux de la Nation. Je suis avant tout un partisan de la démocratie représentative, une démocratie représentative « juste » comme dirait l’autre…
Alors compte tenu qu’une élection a tout de même pour principal objectif celui de donner un gouvernement stable à un pays pour toute la durée d’un mandat mais que par ailleurs il ne peut y avoir de démocratie représentative « juste», avec un vrai débat d’idées, l’exercice de pouvoirs de contrôle (notion préférée à celle de contre-pouvoir), sans que la diversité des voix du Peuple ne soie représentée à l’Assemblée. Comme par ailleurs une dose de proportionnelle tient de l’aumône et que la démocratie ne vit pas d’aumônes, pourquoi ne pas envisager un scrutin de liste à un tour. Un scrutin où le parti arrivé en tête aurait la majorité des sièges à l’assemblée afin de lui assuré la capacité de gouverner et où le reste des sièges serait attribué selon les règles de la proportionnelle.
On peut même imaginer un scrutin de liste par régions. Ce qui permettrait de maintenir un certain enracinement local des élus, de concilier Jacobinisme et Girondisme, Centralisme et Fédéralisme, Intérêt Général et Intérêts locaux…
Heureusement que je suis là pour penser à tout…Franchement !
SIL politologue virtuel
PS : Ah, oui, il y a juste un petit truc qui semble n’inquiéter que moi. Étant donné que c’est devenu un peu une mode, une majorité U.M.P écrasante aussi bien à l’Assemblée qu’au Sénat risque de permettre toutes les micro-modifications de la Constitution que l’U.M.P souhaitera, non? Nul besoin de consensus entre les partis, n'est-ce pas? Le Parlement réuni en congrès à Versailles suivra à chaque fois les desiderata de ce Parti là…Mais bon comme ça n’inquiète que moi, je dois me faire des idées…espérons le en tout cas.
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