mercredi 13 juin 2007

PAR OU T’ES RENTRE… ON T’A PAS VU SORTIR


Les « législatives » ? Exceptionnel ! Comme je le laissais entendre dans mon billet du 4 juin, on a eu droit à du très grand art. Du 7e. Merci messieurs, dames, pour ce super nanard. Une superbe comédie pouet-pouet dans la plus pure tradition française. Tout y était.

Tout d’abord, un scénario sans surprises, nous narrant les rivalités politiques opposant deux familles bourgeoises qui cherchent à hériter de la grande Maison. Un héritage à durée limitée. La Maison de la Nation.

Un scénario, où la famille aux abois, la mienne, accuse l’autre de vouloir tout prendre, alors que nous nous étions entendus dès le départ, pour la jouer au scrutin majoritaire. Comme quoi le fair-play, ne vaut que quand on gagne. En ce sens, j’ai adoré la réplique « comme c’est nous qui avons forcement raison, si l’opinion ne nous donne pas raison, au lieu de nous faire une raison, nous appèlerons à l’insurrection ».
Dans ma famille, on est un peu taquins, un peu gamins. Normal pour une famille où la pensée est pédagogiste. Tout comme le savoir naît du cerveau même des gosses, nous estimons que la pensée de Gauche procède d’elle-même dans la tête du Peuple. Du coup, si le Peuple vote à Droite ou si le peuple de Gauche ne va pas voter, ce n’est ni parce que nous n’avons pas su le mobiliser, l’instruire des enjeux de ce pays, ou bien parce que nous n’avions aucun projet à proposer. Non ! C’est forcément la faute du système ou celle de nos cousins d’en face.

Vive la Gauche irresponsable, maniaco-dépressive, qui appelle au suicide collectif, dans la rue, quand elle n’atteint pas les sommets, dans les urnes. Applaudissez-nous messieurs, dames. Applaudissez le jeu politique de ma bande de « Charlots ». « Splendide » n’est-ce pas ?!?

Mais ne soyons pas injustes. Laissez-moi saluer, pour une fois, notre cheftaine de famille puisqu’elle fut la seule à appeler l’électorat de Gauche à prendre ses responsabilités. Merci maman ! C’est juste dommage que l’instant d’après tu nous aies offert une belle scène d’engueulade avec papa, à propos d’un quiproquo téléphonique. T’aurais appelé les cousins de la troisième famille, celle des pique-assiettes, et papa ne l’aurait pas du tout apprécié. Ce qui nous ramena encore une fois à du vaudeville. Il y a toujours une scène au téléphone qui commence avec le répondeur, produit un malentendu et finit en crise de jalousie. Manquait plus que l’accent pied-noir. Un rôle pour Marthe Villalonga…

Pendant ce temps-là, la famille d’en face, nos cousins de Droite, roulent des mécaniques. Leur chef, interprété par Aldo Maccione, nous la fait démarche chaloupée le menant jusqu’au premier plan. Là, il nous balance un « mamma mia, 400 dipoutés, mà c’est vraiment la classe ».
S’en suit une réunion de la Familia où ils sur-jouent la bonne foi démocratique. « c’est lou pôple qui l’a voulou. » un peu gênés quand même, atteints de cette mauvaise conscience qui se lave dans la charité, ils se disent qu’il serait bon de donner aux autres membres de la famille Nationale, quelque peu démunis, « un petit quelque chose », « une dose de proportionnelle. « La classe, quoi ! Mamma mia, la classe ! »

C’est là que débarquent, sans pour autant en faire une surprise scénaristique, les cousins de province, la famille des pique-assiette, ceux qui rêvent d’un système où ils ne seront pas vraiment au centre des idées mais plutôt au centre des débats, où leurs ralliements de circonstance leur permettront de faire en sorte que rien ne se décide jamais sans eux.
Ayant mangé dans nos assiettes lors des présidentielles, voici qu’ils crachent dedans maintenant, ne décrochant même pas le téléphone. Par contre ils ne crachent pas trop sur un désistement qui permettra à leur chef de file de manger pendant cinq ans. Mort de rire. Du grand Jerry Lewis dans « Par où t’es rentré, on t’a pas vu sortir ». un titre qui va à ravir au seul représentant de cette famille à l’Assemblée.

Non, la seule agréable surprise de ce film fut la scène de fin. Celle où « Les Marx brothers » et les « Faf boys », les vilains qui squattaient la Maison, se retrouvent foutus à la porte, tous nus, sous la pluie. MDRXXL. Mort de rire extra extra large.

Merci encore pour ce nanard qui m’a fait passer un bon moment de cinéma politique. Dommage, vu le taux de participation, qu’il ait fait plus de sorties que d’entrées. Vivement le DVD. Un DVD TF1 vidéo.

SIL la Classe ! Classe M (PUB)

PS : Ah, oui, il y a juste un petit truc qui me fait moins rire et qui semble n’inquiéter que moi. Étant donné que c’est devenu un peu une mode, une majorité U.M.P écrasante aussi bien à l’Assemblée qu’au Sénat ne risque-t-elle pas de permettre toutes les micro-modifications de la Constitution que l’U.M.P souhaitera? Nul besoin de consensus entre les partis, n'est-ce pas? Le Parlement réuni en congrès à Versailles suivra à chaque fois les desiderata de ce Parti là…Mais bon comme ça n’inquiète que moi, je dois me faire des idées…espérons le en tout cas.

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