vendredi 30 mai 2008

UNE DROITE BÊTE A MANGER DU FOIN ?


Fin avril 1998, Nicolas Sarkozy, alors secrétaire général du RPR, présentait aux cadres du parti l'affiche ci-dessus imaginée par ses amis pubeux Jérôme Doncieux et Franck Tapiro. Y figurait l'une de ces typiques bagarres du village gaulois d'Uderzo surmonté du slogan suivant. « Gauloises, Gaulois, vous en avez marre d'avoir la droite la plus bête du monde? Nous aussi !!! » Uderzo démontrant un sens croissant des affaires plus que celui de l'humour exigea le retrait de l'affiche. L'affiche sera redessinée et le message restera pour projet politique.

Restera, c'est en tout cas ce que j'ai cru jusqu'à présent, semble-t-il à tort.

En effet lorsque la presse s'est gaussée la semaine passée de l'énième couac gouvernemental, au sujet cette fois-ci des 35 heures, j'ai commencé à l'inverse de toute la presse par saluer le numéro de nos deux compères Devedjian-Sarkozy. J’ai commencé par ne pas croire une seule seconde au coup de sang présidentiel relayé par le Canard enchaîné du 21 mai. « C'est quand même pas possible d'être autant entouré de cons ! Supprimer la durée légale du travail, c'est pas possible parce que, dans ce cas, il n'y a plus d'heures sup »

Je saluais même la manœuvre de nos duettistes. Un Devedjian qui attaquait sur le flanc droit avec des déclarations radicales et un président Sarkozy, accompagné de son fidèle écuyer Bertrand, effectuant une percée au centre avec un discours plus protecteur et plus populaire. En gros la méthode du bon flic Starsky-Sarkozy et du mauvais flic Hutch-Devedjian avec pour résultat final non pas un assouplissement des lois Aubry mais bien une mise à poil du dispositif 35 heures.

Or il se trouve que tous les commentateurs sont unanimes. Ils ne partagent en rien mon interprétation stratégique de ce qui reste pour eux des sons discordants. Tout cela n'aurait été en rien orchestré, et même si l’équipe Sarkozy finit par atteindre ses objectifs, cacophonie ou pas, je surestimerais aussi bien l'intelligence que le sens tactique de nos animaux politiques.


Apparemment notre président aurait bien lancé la boîte à faux rythmes en demandant, devant l'état-major de l'UMP réuni le lundi 19 mai à l'Elysée, à ce que l'on tape sur les 35 heures. « Aujourd'hui, ce sont les dix ans des 35 heures. Il faut taper, allez-y, taper ! ». Chose faite comme un sourd par Patrick Devedjian devant la presse. « Je souhaite (...) que le dispositif soit définitivement démantelé ». Une sortie jugée le 22 mai comme de la « déconnade complète » et du « n'importe quoi » par notre président, avant qu'il ne se ravise le 26 mai et estime normal « qu'il y ait plusieurs sensibilités qui s'expriment sur les 35 heures » (Canard enchaîné du 28-05-08).

Enfin, si tout cela semble plutôt bête, fait rire la gauche et nourrit chez la presse le mythe d’une France qui a réussi, comme l’estimait The Daily Telegraph, à élire une sorte de Britney Spears politique, je suis certain que l’on aurait assisté à des spectacles équivalents, voire pires, avec une Ségolène Royal à l’Elysée. Car face à Britney Spears, on avait à gauche une sorte de Chantal Goya qui nous chantait « je suis une fée, les fées sont mes amies ».

Une fée Chier, qui après avoir affirmé que le très économiquement libéral rapport Attali était « un cadeau pour la France », prétend maintenant que le libéralisme politique à la base de nos démocraties est incompatible avec le socialisme. Pour sûr les fadas sont ses amies et si notre droite demeure la plus bête du monde, alors ma gauche démontre par ses défaites électorales une bêtise encore plus grande…

SILphide

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